Ludovic Biaggi; un jeune homme dynamique et courageux.
En observant ses aînés, Ludo a résolu de s’investir dans la difficile carrière de castanéiculteur. Fort de ses 27 ans, il s’est inscrit pour une formation de 9 mois. Mais il ne chôme pas pour autant! Il a ramassé ses châtaignes et il produira sa farine (a pisticcina) tout en étudiant.
Dernièrement il a fait sécher ses châtaignes puis les a emportées au four. Ensuite il s’inspirera de Daniel Murati qui le renseigne très volontiers. Daniel et Jean Coppi ont restauré le four du Suttanu, piazza Culletula. Ainsi ils ont pu s’en servir convenablement. Daniel a allumé un bon feu tôt le matin
puis a attendu quelque temps « ch’ellu caschi » comme on dit en corse. C’est à dire que la température baisse. C’est important sinon la pisticcina ne serait pas blanche.
Après avoir nettoyé consciencieusement le four
Daniel a enfourné les châtaignes
et l’a fermé fermement et hermétiquement en présence de Ludo.
La chaleur ne doit pas s’échapper.
01_Daniel_Murati_ferme_le_four.avi
Antan, certains garnements ouvraient le four pour dérober quelques châtaignes. Cela posait problème, non pour les châtaignes volées mais pour la chaleur disparue. Il faut dire que l’époque n’était pas facile. Aujourd’hui ça ne se fait plus. Si quelqu’un a besoin de quelques châtaignes sèches, il lui suffit de demander pour en recevoir gratuitement.
Ce passage au four est une particularité murataise qu’on ne pratique guère dans les autres villages. C’est bien dommage car les châtaignes sont alors vraiment sèches et mieux assainies. Elles se conserveront plus longtemps.
Quand les châtaignes seront dégagées du four, Daniel les préparera pour le moulin.
La famille Pastinelli s’y est attelée ces jours-ci.
La vidéo montre Tony et José qui sortent les châtaignes du four puis les battent avant d’approvisionner Marinette et Marie-Paule qui les tamisent et les choisissent.
02_Marinette_MPaule_Jose_Tony.avi
Ludo a procèdé de même. A cinq heures du matin il a allumé le four dont il a la charge que Dédé Giusti avait superbement rénové.
Après avoir attendu lui aussi « ch’ellu caschi », il a introduit ses châtaignes qu’il a laissées 48 heures.
Le surlendemain donc, il s’est de nouveau rendu au four avec Michel Ugolini et André Farci dès cinq heures du matin sans même prendre le temps de se raser car la journée sera longue.
Après avoir débarrassé le four des châtaignes qui s’y sont purifiées
Il les a battues avec l’aide d’André.
04_Ludo_et_Andre_battent_Michel_au_cernigliu.avi
Puis ce fut le tour de Michel qui les a tamisées en les triant.
05_Michel_tamise_et_gratte.avi
Un peu plus tard Ludo s’est rendu au moulin (ou plutôt aux moulins car il y en a deux) où François Coppi l’attendait
Le premier des deux moulins François l’a construit avec feu son père Dominique qui était menuisier.
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Ils se sont inspirés des moulins à eau existants pour créer un moulin électrique. Par la suite François devenu à la fois ébéniste et meunier en a construit un autre tout seul pour consolider sa deuxième profession.
Lorsque les moulins à eau ont disparu les moulins électriques situés en plein village les ont remplacés et ont pu péréniser l’activité en fournissant la pisticcina aux muratais.
Grâce à un peu d’aide mais surtout à son travail, Ludo repartira avec sa bonne pisticcina qui, avec quelques autres à Murato, est la meilleure de toute la Corse voire au-delà.
Mais castanéiculteur n’est pas un métier de tout repos, surtout à la période cruciale. Il est souvent indispensable de se lever très tôt sans même prendre le temps de se raser.
Bonne chance Ludo car pour ce qui est de la volonté, nous savons tous que tu n’en manques pas.
Bonjour
Je recherche un Monsieur Biaggi qui aurait fait la guerre d’Algérie à Colombechar avec mon mari. Peut être est il de votre famille.
Merci par avance.
Moutic Claudette