La Poste de Murato en danger
Comme chacun sait, La Poste vit depuis quelque temps des restructurations sans précédent. Elle est désormais société anonyme. Cependant la loi stipule que « cette transformation ne peut avoir pour conséquence de remettre en cause le caractère de service public national de La Poste ».
Dit de cette façon, nous pourrions nous attendre à ce que la qualité du service rendu aux clients n’en souffre pas.
Nous pourrions aussi nous attendre en Corse, à ce qu’elle n’aggrave pas la désertification de l’intérieur. Elle se conformerait ainsi aux préconisations des Nations Unies d’avant hier (21 septembre 2011) qui a conclu avec les leaders mondiaux de renouveler leur engagement à donner une plus grande priorité aux questions de la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse dans le cadre des objectifs de développement durable.
Or les signes de réorganisations désignées laconiquement « modalités d’organisation purement internes » font craindre le pire. Ferdinand Ugolini maire de Murato s’en est ému via Dominique Bucchini président de l’assemblée de Corse auprès de Monsieur Espinasse Directeur Régional de La Poste. Il a clamé son opposition au rattachement du bureau de Murato à celui de Saint Florent. Ainsi Saint Florent (village du littoral) après avoir absorbé le service de la distribution de Murato (village de l’intérieur) s’apprête à avaler celui de l’enseigne.
Monsieur Espinasse manie à merveille la langue de bois. Il laisse croire qu’il n’y aura pas de changement « AU CONTRAIRE » (!!!) mais laisse entendre que sa décision est prise.
Chaque fois qu’un bureau de poste a été rattaché à un autre, il a perdu son receveur. A Murato cela veut dire bien plus que la moitié de son effectif. Nous savons bien qu’un receveur qui bénéficie d’un logement de fonction ne mesure pas son temps. La qualité de service y gagne forcément. Dernièrement l’agent du guichet était en congé de maladie. Il n’a pas été remplacé. Heureusement le receveur a reçu le public normalement. Monsieur Espinasse n’ignore pas les difficultés à remplacer les agents du guichet en congé notamment de maladie. Il sait bien que Murato serait alors traité comme les autres bureaux dans ce cas. Fermeture pendant le congé. Les exemples ne manquent pas.
Evidemment il pourra toujours « s’abriter » en rétorquant que les ordres viennent du siège. Mais le siège n’entre certainement pas dans le choix des bureaux de rattachement.
Aujourd’hui c’est bien de Monsieur Espinasse que dépend l’avenir de notre bureau de Poste.
Sans compter que s’il déplace (d’office ?) le receveur, il crée peut-être une difficulté à un être humain, laquelle pourrait être compliquée à surmonter.
Mais de l’humanité je sais qu’il s’en moque éperdument. Il a déjà fait pire.
Je me souviens de sa première phrase quand il est arrivé en Corse: « Je préfère convaincre que contraindre ».
Une formule pompeuse (toujours langue de bois) pour dire que quoiqu’il arrive, il ne modifiera pas d’un pouce ses intentions. Pour dire qu’il n’y a rien à négocier.
Quel moyen nous reste-t-il pour être pris en considération?