Maraudage des châtaignes : Les vaches pires que les Bastiais

Les castaneiculteurs ont bien du souci à se faire. Ils doivent faire face au cynips du châtaignier qui pourrait bien détruire la châtaigneraie. Des efforts considérables semblent avoir été consentis pour ralentir la propagation de cet insecte ravageur.

En attendant les castanéiculteurs tentent de sauver leur production en entretenant leurs biens autant que faire se peut.

Jusqu’à une période récente, les seuls prédateurs étaient les Bastiais (ou les environs) venus chaparder les châtaignes par sacs, souvent en toile de jute. On m’a rapporté que certains culottés avaient le toupet de les revendre au marché.

D’autres se contentaient d’un sac plastique. Mais voilà, cent bastiais par jour (si ce n’est plus) et c’est cent sacs par jour de perdu. Certains propriétaires ont même renoncé à récolter le peu qu’on leur laissait de châtaignes.

Pourtant il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac. Il existe des gens corrects, j’en ai vu, qui ne ramassent les châtaignes que dans les sous-bois sales, manifestement inexploités. Mais cela demande un effort et la majorité des prédateurs préfère les châtaigniers qui ont été nettoyé à la sueur du front des autres.

Depuis quelques années une autre calamité frappe les producteurs. Ce sont les vaches qui circulent en liberté et qui évidemment préfèrent brouter sur des filets bien propres. Selon Daniel Murati, une femme a mis les Muratais au pas.

Les vaches trouent les filets et y déposent crânement leurs bouses. Les filets deviennent inutilisables et la récolte imprégnée de merde est perdue.

Pour faire face à cette invasion, certains récoltants ont choisi de clôturer leur terrain. Ainsi Michel Ugolini a dû se payer une clôture électrique sophistiquée.

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De même Tony Pastinelli et Jean-Claude Chiarelli ont dû s’enfermer derrière des solides barbelés.

Tout cela entraîne un surcoût. De plus ça ne fait pas l’affaire des promeneurs, surtout ramasseurs de champignons. Certains micophages peu respectueux (sans compter ceux qui percent les filets pour récolter un champignon) sont tentés de passer par-dessus le grillage et les barbelés et donc de les affaisser ouvrant ainsi la voie aux vaches.

Pour vous prouver que les vaches paissent sur les filets, je vous offre quelques photos plus éloquentes qu’un long discours. C’était le 6 octobre aux Muchjtacce.

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Il paraît que les autorités sont dans l’incapacité de résoudre le problème. Les voies de recours légales sont à peu près épuisées. Certains parlent de mauvaise volonté ou de protection par des autorités supérieures. Or il y a urgence.

L’autre jour j’ai entendu un « mort aux vaches » désespéré dans la châtaigneraie.

On m’a rapporté depuis que certaines vaches ont été retrouvées mortes. Elles auraient donc subit le même sort que celles qu’on mène à l’abattoir. Ni plus, ni moins.

La poudre aurait-elle déjà parlé ?

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